Le constat est difficile à ignorer. La souveraineté numérique de l'Europe est menacée, son espace numérique étant largement contrôlé par quelques géants étrangers. Selon le rapport Europe Tech Sovereignty Watch de Proton, plus de 74 % des entreprises européennes cotées en bourse utilisent des messageries électroniques et des suites bureautiques américaines, principalement celles de Google ou de Microsoft.
Nos gouvernements et nos écoles continuent de signer des contrats avec des services cloud propriétaires, négligeant les alternatives européennes qui existent déjà. Et aujourd'hui, les négociations commerciales ont même évoqué l'idée d'assouplir les règles technologiques de l'UE, telles que la législation sur les marchés numériques, en échange de l'exemption des droits de douane américains. Ludovic Dubost, fondateur de XWiki, le dit sans détour :
Si nous laissons les pressions commerciales réécrire nos règles numériques, qui sera réellement maître de l'avenir technologique de l'Europe ?
D'un côté, les puissantes plateformes américaines dominent l'infrastructure cloud et les outils de collaboration européens. De l'autre, l'Europe parle beaucoup de souveraineté technologique, mais ne parvient souvent pas à joindre le geste à la parole. Il est temps de prendre une décision : allons-nous accepter la subordination digitale ou allons-nous retrouver notre véritable souveraineté numérique ?
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Dans cet article, nous explorons :
- Ce que signifie réellement la souveraineté numérique
- La dépendance de l'Europe vis-à-vis de la technologie américaine
- Pourquoi l'open source est notre arme secrète
- Le rôle d'un véritable cloud souverain
- Le modèle de XWiki pour une souveraineté intégrée
- XWiki et l'écosystème open-source européen
- La voie à suivre pour l'autonomie numérique de l'Europe
- Un regard vers l'avenir
Ce que signifie réellement la souveraineté numérique
La souveraineté numérique est la capacité d'une nation, d'une organisation ou d'un individu à contrôler sa propre infrastructure numérique, ses données et ses prises de décision sans ingérence extérieure. Elle va au-delà du simple ajout d'une clause relative aux frontières des données de l'UE dans un contrat. La véritable souveraineté est intégrée à l'architecture même que vous exploitez, à la gouvernance que vous définissez et aux modèles économiques que vous choisissez. Elle implique l'absence de portes dérobées cachées, l'absence d'ordonnances surprises au titre du CLOUD Act et un contrôle technique total sur vos systèmes et vos données. En d'autres termes, si quelqu'un d'autre détient les clés de vos données, il ne s'agit pas vraiment de votre infrastructure, mais de la sienne.
Sachez que même lorsque les données sont stockées sur le sol européen, si le fournisseur de services cloud est soumis à des lois étrangères, vos données sont en réalité soumises à une juridiction étrangère. Par exemple, les représentants de Microsoft ont admis sous serment en France qu'ils ne pouvaient garantir que les données de l'UE ne seraient pas transmises aux autorités américaines sur demande, malgré les contrats européens de Microsoft. Cette dure réalité souligne que la juridiction légale peut l'emporter sur la géographie.
L'Europe ne peut pas construire sa souveraineté numérique sur des systèmes qu'elle ne contrôle pas ou sur les promesses de fournisseurs étrangers. La véritable souveraineté signifie posséder la pile juridique, opérationnelle et technique de vos outils numériques.
La dépendance de l'Europe vis-à-vis de la technologie américaine
La dépendance de l'Europe à l'égard de la technologie américaine est profonde et étendue, souvent au détriment des alternatives locales. Un rapport récent de Proton illustre comment un seul choix, tel que le fournisseur de messagerie électronique de votre organisation, peut verrouiller tout un écosystème de productivité et de collaboration. La plupart du temps, cet écosystème est dominé par Microsoft ou Google. Les conclusions sont alarmantes :
- France : environ 66 % des entreprises françaises cotées en bourse utilisent des technologies américaines pour leurs e-mails et leur collaboration. Dans le secteur automobile français, qui est essentiel, près de 77 % utilisent des solutions américaines. Et ça vient d'un pays qui se vante d'être « autonome sur le plan technologique ».
- Royaume-Uni : 88 % des entreprises britanniques (près de 9 sur 10) dépendent de fournisseurs américains. Même dans les secteurs stratégiques du Royaume-Uni, tels que la banque et les télécommunications, environ 95 % des entreprises ont recours à des technologies américaines. En substance, lorsqu'un Britannique passe un appel téléphonique, retire de l'argent ou allume la lumière, il y a de fortes chances que la technologie sous-jacente soit étrangère.
- Espagne : environ 74 % des entreprises espagnoles dépendent de la technologie américaine et, fait surprenant, certains des secteurs les plus critiques de l'Espagne sont dépendants à 100 %. Par exemple, dans des secteurs tels que l'énergie et la banque, toutes les grandes entreprises espagnoles utilisent des logiciels américains.
- Irlande et Portugal : la dépendance de l'Irlande est presque totale, puisque 100 % des entreprises publiques irlandaises utilisent des services technologiques américains. Le Portugal affiche également une dépendance globale de près de 72 %, avec 9 secteurs majeurs entièrement dépendants des fournisseurs américains.
Placer vos données dans un cloud appartenant à des États-Unis signifie que la loi américaine CLOUD Act s'applique. Ce n'est pas de la souveraineté. C'est une vulnérabilité flagrante. Les organisations européennes, y compris les institutions publiques, louent essentiellement leur infrastructure numérique à des propriétaires étrangers. Cela expose les données européennes à d'éventuelles ingérences juridiques et à des caprices géopolitiques. Si les politiques de Washington changent ou si un différend commercial s'intensifie, quel est le plan de secours pour l'Europe ?
Parallèlement, l'indice de souveraineté numérique (DSI) de Nextcloud offre une perspective complémentaire. Il mesure l'empreinte réelle de la souveraineté numérique en comptant les déploiements concrets d'outils de collaboration et de productivité auto-hébergés pour 100 000 citoyens. Dans le dernier DSI :
- La Finlande arrive en tête en Europe avec un score de 64,5, suivie par l'Allemagne (53,85) et les Pays-Bas (36,32).
- La moyenne de l'UE reste modeste, à 16,31.
- Des pays comme le Royaume-Uni (9,21), l'Espagne (7,01), l'Italie (6,49) et la Belgique (7,15) sont nettement à la traîne.
Cela raconte une histoire frappante : alors que les géants technologiques dominent au niveau organisationnel, en particulier parmi les grandes institutions, les citoyens et les petites organisations des pays comme la Finlande et l'Allemagne optent de plus en plus pour des alternatives souveraines et auto-hébergées.
La mise en parallèle de ces résultats fait ressortir un contraste important :
| Indicateur | Aperçu |
|---|---|
| Forte dépendance des entreprises vis-à-vis des outils américains | La plupart des grandes organisations dépendent de plateformes étrangères, s'exposant ainsi à des risques liés à la divulgation de données. |
| Faible adoption de l'auto-hébergement dans de nombreux pays | Les gouvernements sont à la traîne par rapport à l’adoption des outils souverains. |
| Écart en matière de souveraineté numérique | Il existe un écart croissant entre les ambitions souveraines et le déploiement réel des infrastructures. |
C'est dans cet écart entre rhétorique politique et réalité opérationnelle que réside la faiblesse numérique de l'Europe. Il ne suffit pas de parler de souveraineté numérique. Les progrès réels dépendent de l'adoption mesurable d'alternatives européennes et open-source.
Pour les organisations prêtes à briser le cycle de dépendance, il existe des fournisseurs européens de cloud souverain viables et des alternatives open-source pour presque tous les besoins logiciels importants. En les explorant, les organisations peuvent rétablir le contrôle local sur leurs données et réduire leur vulnérabilité face aux ingérences étrangères.
D'ailleurs, nous avons compilé un guide des alternatives open-source qui peuvent remplacer les offres habituelles des géants technologiques et aider à retrouver notre souveraineté. Il existe un moyen de sortir du verrouillage, si nous choisissons de le faire.
Pourquoi l'open source est notre arme secrète
Adopter l'open source est plus qu'une décision technique, c'est une décision stratégique et politique. L'open-source est la voie vers l'indépendance technologique de l'Europe. Voici pourquoi :
La transparence et la confiance
Avec l'open-source, le code peut être vérifié par n'importe qui. Il n'y a pas de « boîtes noires » opaques. Il est donc beaucoup plus facile de détecter les portes dérobées ou les failles de sécurité que dans les systèmes propriétaires. Les audits menés par la communauté surpassent souvent ce qu'une seule entreprise peut offrir en termes de contrôle. Comme le montre notre article sur l'open source dans l'administration publique, la transparence et la responsabilité sont des avantages clés. En conséquence, l'open source et les normes ouvertes deviennent le pilier de la souveraineté numérique en garantissant que les utilisateurs (et les nations) ne font pas aveuglément confiance aux affirmations d'un fournisseur.
Le contrôle et l'absence d'enfermement propriétaire
L'open source renverse la dynamique du pouvoir. Les utilisateurs d'outils open-source ne sont pas des locataires impuissants, mais des parties prenantes actives. Le code étant ouvert, les organismes publics ou les entreprises peuvent l'auditer, le personnaliser, corriger ses vulnérabilités et même le modifier pour orienter son développement en fonction des lois locales ou de besoins spécifiques. Vous n'êtes pas obligé d'attendre la feuille de route d'un fournisseur ou de supplier pour obtenir des fonctionnalités. Il n'y a pas de point de défaillance unique ni de risque d'arrêt unilatéral. Si un fournisseur cesse de fournir le logiciel, d'autres peuvent prendre le relais, ou vous pouvez l'héberger vous-même. En d'autres termes, votre plateforme survit à l'abonnement au logiciel. Voilà la véritable indépendance.
L'innovation collaborative et l'effet de levier économique
Depuis des années, les institutions européennes investissent chaque année plus de 20 milliards d'euros dans des suites collaboratives propriétaires, dont une grande partie est directement reversée à la Silicon Valley. Ces dépenses ne servent pas uniquement à acheter des logiciels. Elles contribuent à alimenter les budgets de recherche, les infrastructures et la domination du marché des géants technologiques.
Réorienter ne serait-ce qu'une fraction de cet investissement vers des solutions open-source aurait un effet amplificateur :
- Renforcer l'expertise locale – financer les développeurs, les fournisseurs de services et les équipes de support européens
- Développer l'économie technologique régionale – conserver les revenus au sein de l'UE au lieu de les exporter à l'étranger
- Conserver le contrôle – s'assurer que les logiciels sur lesquels vous comptez sont régis par le droit et les valeurs européens
Chaque euro dépensé dans l’open source est plus qu’un simple choix d'achat : c’est un investissement à long terme dans les compétences, les entreprises et les logiciels qui restent sous contrôle européen. Fini d’envoyer des fonds publics à l’étranger pour ne les récupérer qu’en louant un accès limité et en ayant peu de prise sur l’évolution des outils.
La stratégie open-source de la Commission européenne en 2024 qualifie l'open source de « facteur clé de la souveraineté numérique » et encourage les institutions à l'adopter et à y contribuer. Nous constatons déjà des progrès. Des municipalités passent à Linux, la gendarmerie française remplace ses suites bureautiques propriétaires, les universités adoptent des plateformes d'apprentissage open-source. Mais il s'agit encore d'exceptions, et non de la norme. Trop d'organisations se rabattent par défaut sur des plateformes fermées par habitude, par dépendance vis-à-vis de leurs fournisseurs ou par aversion injustifiée pour le risque. Cette mentalité doit changer.
Chez XWiki, chaque commit est un engagement envers l'idée que l'Europe peut et doit créer ses propres outils. Notre travail sur l'open source et la souveraineté numérique montre comment le développement communautaire offre plus de transparence, de sécurité et d'adaptabilité que n'importe quel modèle fermé contrôlé par un fournisseur. Lorsque l'Europe investit dans l'open source, elle investit en elle-même et pose les bases d'une indépendance numérique durable.
En résumé : l’open source ne consiste pas seulement à faire des économies, mais aussi à reprendre le pouvoir.
Le rôle d'un véritable cloud souverain
Tous les services cloud commercialisés comme « européens » ou « souverains » ne tiennent pas vraiment leurs promesses. Il ne suffit pas d'héberger les données dans des régions de l'UE ou d'apposer un drapeau sur le centre de données si la société mère du fournisseur est étrangère. Un cloud véritablement souverain signifie que les lois et les entités européennes ont une juridiction et un contrôle complets sur l'infrastructure et les données. Si votre fournisseur de cloud peut être contraint par un gouvernement étranger de remettre des données ou de fermer ses services, alors votre cloud n'est pas souverain. Peu importe où se trouvent les serveurs.
Nous avons récemment assisté à une vague de promotion du concept de « cloud souverain » par les géants technologiques américains, dans le but d'apaiser les craintes européennes. Début 2025, des hyperscalers américains tels que Microsoft, Amazon et Google ont fait la promotion agressive de variantes d'offres de « cloud souverain ». Microsoft a annoncé ses « Principes européens du cloud » (rebaptisés par la suite « Engagements européens en matière de souveraineté numérique ») avec de grandes promesses de contrôle local, de confidentialité et de résilience. D'autres, comme AWS et Google, ont tenu des propos similaires, assurant aux Européens que leurs clouds étaient « sûrs » et « protégés ». Il s'agit là d'un « sovereign washing » (terme inventé par Frank Karlitschek, PDG de Nextcloud) : promouvoir la souveraineté tout en obéissant en pratique à un maître étranger.
À quoi ressemble donc un véritable cloud souverain ? En termes simples, cela signifie que le fournisseur est européen, que l'infrastructure est européenne et que le contrôle de l'accès aux données ne quitte jamais la juridiction européenne. Cela veut dire que le cloud fonctionne sans condition et sans exception conformément aux lois européennes sur la confidentialité (RGPD et autres) et sans « portes dérobées » étrangères. Pour aller à l'essentiel, voici comment XWiki aborde le cloud souverain en 2 variantes :
XWiki Cloud (SaaS)
Notre plateforme collaborative entièrement gérée et hébergée dans l'UE est conçue pour les organisations qui souhaitent se concentrer sur leur travail plutôt que sur leur infrastructure. Nous hébergeons vos données dans les centres de données certifiés d'OVHcloud en France, garantissant ainsi qu'elles restent sous la juridiction de l'UE et protégées par les normes GDPR, ISO/IEC 27001 et SOC 1/2/3.
Vous bénéficiez des avantages suivants :
Mises à jour automatiques, correctifs de sécurité et sauvegardes
Reprise après sinistre et accords de niveau de service à haute disponibilité
Chiffrement de bout en bout pour votre contenu et vos communications
Assistance spécialisée fournie par notre équipe européenne
Et comme XWiki est open-source, vous conservez une portabilité totale. Si la réglementation change ou si vous décidez simplement de changer de fournisseur, vous pouvez exporter toutes vos données dans des formats standard, sans verrouillage propriétaire. Vous bénéficiez ainsi de la commodité d'un service géré, avec la liberté de vous adapter à tout moment.
XWiki Cloud Private : contrôle total, à votre façon
Pour les organisations ayant des besoins de conformité plus stricts, XWiki Cloud Private offre une infrastructure dédiée et isolée. Celle-ci peut être déployée :
- Dans une section privée de notre cloud européen
- Ou sur place, dans votre propre centre de données européen
Avec cette option, c'est vous qui décidez :
- L'architecture du réseau et les politiques d'accès
- Les calendriers de sauvegarde et rétention
- Les fenêtres de maintenance et les cycles de mise à jour
Des configurations hybrides sont également possibles, permettant de conserver les informations sensibles dans une instance privée tout en utilisant le cloud public pour les collaborations moins sensibles, avec une fédération entre les deux et sans dépendance vis-à-vis d'un fournisseur. Dans tous les cas, c'est vous qui détenez les clés. Nos équipes de support et opérationnelles sont basées en Europe, et tous les cadres juridiques sont clairs et locaux.
Ces deux approches visent à intégrer la souveraineté dans l'offre cloud elle-même. Méfiez-vous des offres de « cloud souverain » dont les clauses en petits caractères stipulent qu'une société mère non européenne contrôle en dernier ressort l'accès ou les clés de chiffrement. La juridiction légale prime sur le marketing. Un cloud souverain véritablement européen garantira explicitement que seules les entités basées dans l'UE peuvent accéder aux données et uniquement en vertu du droit européen. Tout autre arrangement serait un château de cartes susceptible de s'effondrer sous la pression extérieure.
Pour une analyse plus approfondie de nos modèles d'hébergement et de la manière dont nous garantissons la souveraineté des données pour chacun, consultez notre guide des solutions d'hébergement XWiki.
Le modèle de XWiki pour une souveraineté intégrée
Dès le premier jour, XWiki a été conçu dans un souci d'autonomie intégrée. En tant qu'entreprise ancrée dans les valeurs de l'open source, nous savions que l'indépendance devait être pensée dès la conception et non ajoutée après coup. Voici notre plan d'action pour un logiciel qui vous donne le contrôle :
#1 Architecture ouverte
XWiki est modulaire et extensible. Vous pouvez inspecter ou remplacer n'importe quel composant. Il n'y a pas de morceaux de code secrets qui font des choses que vous ne pouvez pas voir. Cette modularité vous permet de l'intégrer à d'autres outils selon vos propres conditions.
#2 Liberté d'héberger n'importe où
Vous avez la liberté de déployer XWiki où bon vous semble : sur notre cloud géré, sur un cloud public de votre choix, sur des serveurs physiques dans votre sous-sol ou dans un centre de données gouvernemental souverain. Il fonctionne avec des technologies standard, sans matériel propriétaire ni dépendances cloud. Vos données restent là où vous le décidez.
#3 Contrôle précis
XWiki est doté d'une gestion avancée des autorisations et de journaux d'audit complets qui enregistrent chaque action. Vous définissez les règles (quelles équipes ou quels individus peuvent accéder à quoi) et vous pouvez tout surveiller. Vous avez besoin d'une authentification multifactorielle ou de workflows de conformité personnalisés ? Tout est entre vos mains, sans passer par le panneau d'administration d'un fournisseur.
#4 Aucune restriction, portabilité totale
XWiki étant un logiciel open-source, il évite les formats de fichiers propriétaires. Tout votre contenu peut être exporté à tout moment dans des formats standard. Que vous exportiez un seul espace de travail ou que vous déplaciez l'ensemble de la plateforme, vous n'êtes jamais pris au piège. Nous fournissons même des outils de migration pour vous aider à partir, car nous sommes convaincus que vous resterez par choix, et non par obligation.
#5 Interopérabilité
XWiki s'intègre parfaitement avec d'autres solutions. Il offre des intégrations avec d'autres services open-source tels que Nextcloud pour le stockage, OnlyOffice ou Collabora pour les documents, et bien d'autres encore. Il prend en charge les normes ouvertes (REST, LDAP/AD, OAuth, etc.) pour se connecter à votre environnement informatique existant. Cela signifie que vous pouvez créer une pile open-source complète sans lacunes et remplacer ou mettre à niveau n'importe quel élément sans tout perturber.
Ce projet incarne la « souveraineté par conception ». Ces fonctionnalités n'ont pas été ajoutées après coup ; elles ont toujours été au cœur de XWiki. Pour nous, il est essentiel que la base de connaissances d'un client lui appartienne, et non à nous. Chaque organisation qui utilise XWiki peut choisir dans quelle mesure elle souhaite s'appuyer sur nous. Certaines nous confient tout (pour plus de commodité), d'autres se contentent d'utiliser le logiciel et de le gérer elles-mêmes. Les deux groupes bénéficient des améliorations continues apportées par une communauté open-source européenne et dynamique.
XWiki et l'écosystème open-source européen
Être souverain ne signifie pas travailler de manière isolée. Dans la pratique, la souveraineté numérique se construit grâce à la collaboration entre des fournisseurs européens qui partagent les valeurs de l'open source, l'interopérabilité et l'engagement à garder le contrôle entre les mains de l'Europe.
XWiki est fier de s'associer à de nombreux autres projets open-source européens afin de créer un écosystème collaboratif et solide proposant des alternatives capables de rivaliser véritablement avec les géants technologiques. Nous participons activement et co-fondons des initiatives qui réunissent ces outils au sein de solutions complètes :
Suite Hexagone
Développée dans le cadre du programme France 2030, il s'agit d'une suite collaborative entièrement open-source conçue comme une alternative souveraine à Microsoft 365. Elle combine les meilleures solutions françaises et européennes :
- XWiki pour la gestion des connaissances
- BlueMind pour les e-mails et le calendrier
- Interstis pour la collaboration en équipe
- Linphone pour les appels sécurisés
- Parsec pour le stockage zéro confiance
- Tranquil IT pour le déploiement et la gestion
openDesk
Dirigé par l'entreprise allemande ZenDiS, openDesk fournit un espace de travail modulaire hébergé dans l'UE pour l'administration publique. Cette plateforme intégrée, basée sur Kubernetes, regroupe des composants open-source tels que Nextcloud, Collabora, XWiki, OpenProject, Jitsi, Element et Univention Nexus. Elle peut être déployée sur place ou dans des clouds souverains.
Notre nouveau partenariat avec OpenProject
Ensemble, XWiki et OpenProject offrent une alternative open-source et complète à Confluence et Jira. XWiki propose une plateforme flexible et extensible pour la documentation collaborative et le partage des connaissances, égalant et surpassant ce que Confluence offre en termes de structure et d'adaptabilité. OpenProject apporte une gestion de projet et un suivi des problèmes robustes, ce qui en fait un remplacement solide pour Jira.
Ce partenariat donne naissance à une pile intégrée et indépendante des fournisseurs, respectant la confidentialité, fonctionnant entièrement sous la gouvernance européenne et évitant le verrouillage des outils propriétaires. Cette combinaison offre une voie claire et prête à être déployée pour les organisations qui souhaitent migrer hors des grandes technologies tout en conservant toutes les fonctionnalités et une expérience utilisateur familière.
Ces initiatives et collaborations vont au-delà des intégrations techniques. Elles constituent des déclarations d'intention. Chaque fois que les fournisseurs européens choisissent de collaborer sur des solutions ouvertes et interopérables, ils renforcent la capacité de la région à contrôler son propre avenir numérique.
La véritable souveraineté ne viendra pas en attendant que les géants technologiques s'adaptent aux valeurs européennes. Elle viendra de la création et de l'adoption de nos propres outils, régis par nos lois, développés par nos communautés et soutenus par nos économies.
Lorsque les gouvernements, les institutions et les entreprises choisissent des fournisseurs européens de solutions open-source, ils font un choix autant politique que technique : investir dans l'indépendance, la résilience et le contrôle démocratique de l'infrastructure numérique dont nous dépendons tous.
La voie à suivre pour l'autonomie numérique de l'Europe
La technologie n'est jamais neutre, elle reflète des choix et des structures de pouvoir. L'Europe est aujourd'hui confrontée à un choix déterminant dans ce domaine. Allons-nous rester les clients des seigneurs féodaux étrangers de la technologie, ou bien devenir les gardiens de notre propre destin numérique ?
Nous avons un moyen de pression, si nous choisissons de l'utiliser. Les géants de la technologie ne comprennent qu'un seul langage : celui de l'argent. Chaque euro que les gouvernements, les entreprises et les citoyens européens ne dépensent pas sur AWS, Azure ou Google Cloud est un vote contre le statu quo. Chaque contrat transféré à un fournisseur européen ou à une solution open-source est un coup direct porté au pouvoir féodal des géants de la technologie. Cela envoie le message que nous exigeons le contrôle, et pas seulement la commodité.
Alors, comment pouvez-vous contribuer à rétablir la souveraineté numérique de l'Europe ?
#1 Exigez des options open-source dans votre prochain appel d'offres ou marché public dans le domaine informatique.
Si vous êtes un décideur informatique du secteur public ou un directeur informatique d'une entreprise privée, insistez pour que les soumissionnaires incluent des alternatives open-source ou de cloud souverain. Faites de la question « Pouvons-nous facilement héberger nous-mêmes ou changer de fournisseur ? » un critère clé.
#2 Choisissez autant que possible des services cloud souverains et européens.
Vous avez besoin d'un déploiement sur le cloud ? Envisagez des fournisseurs basés en Europe qui garantissent que les données restent soumises à la législation européenne. Soutenez les champions locaux et contribuez ainsi à développer le marché des solutions souveraines.
#3 Veiller à ce que les régulateurs et les dirigeants tiennent leurs promesses.
Les décideurs politiques de l'UE ont beaucoup parlé de souveraineté numérique. Notre mission est de veiller à ce qu'ils tiennent leurs engagements. Soutenez les politiques et les législations qui favorisent la localisation des données, les normes ouvertes et la concurrence. Opposez-vous à toute tentative (ouverte ou dissimulée) visant à affaiblir les protections en échange d'accords commerciaux. Nos règles numériques ne devraient pas être négociables dans le cadre de la géopolitique.
#4 Investissez dans les compétences et les communautés.
Encouragez vos équipes à participer à des projets open-source. Contribuez à l'amélioration des outils que vous utilisez en proposant des corrections ou de nouvelles fonctionnalités. Il ne s'agit pas seulement d'altruisme, mais aussi d'une stratégie. Plus les Européens développent et contrôlent activement les logiciels sur lesquels nous comptons, plus ces outils deviennent sûrs et adaptés à nos besoins.
En fin de compte, chaque euro et chaque décision comptent. L'avenir numérique de l'Europe dépend de nombreux choix individuels faits par les directeurs informatiques, les décideurs politiques et même les utilisateurs quotidiens. Si seule la commodité motive ces choix, nous nous enfoncerons davantage dans la dépendance. Mais si les principes de confiance, de confidentialité et de souveraineté les guident, nous pourrons construire un écosystème numérique innovant et autonome.
Un regard vers l'avenir
Il est temps de reprendre le contrôle. La reconquête de la souveraineté numérique ne se fera pas du jour au lendemain, mais elle ne se fera jamais si nous ne commençons pas dès maintenant à opérer des choix différents. La voie à suivre est claire : exiger l'ouverture, privilégier le local chaque fois que possible, et faire de la transparence et de la responsabilité les références pour toutes les technologies. L'avenir technologique de l'Europe appartient aux Européens, faisons en sorte qu'il en reste ainsi.
L'Europe dispose du talent, des ressources et de la volonté politique (du moins en théorie) pour atteindre l'autonomie numérique. Il ne nous reste plus qu'à agir. Êtes-vous prêts à vous lancer ? Explorez les alternatives open-source disponibles. Discutez avec des fournisseurs tels que XWiki, qui développent des solutions souveraines. Et surtout, votez avec votre budget informatique. L'ère de la dépendance passive peut prendre fin et un nouveau chapitre de l'autodétermination numérique peut commencer.
Pas à pas : un projet open-source, un contrat cloud souverain et une décision éclairée.
La souveraineté numérique de l’Europe est à reconquérir.
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