XWiki SAS soutient les propositions du livre blanc et noir du logiciel publié par le Syntec Numérique

23 févr. 2012 5 min read

XWiki SAS soutient les 5 propositions du "Livre Noir et Blanc du Logiciel" publié par le Syntec Numérique et en particulier les propositions suivantes :

Un statut de société créatrice de logiciel

Nous ne pouvons que souscrire à ce type de mesures visant à favoriser le développement de sociétés innovantes. Nous savons que 1) le passage du statut de PME à celui d'ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) est extrêmement difficile et 2) nous manquons cruellement d'ETI alors qu'en Allemagne elles se développent beaucoup plus. Le statut JEI (Jeune Entreprise Innovante) aide les PME à se créer. Le statut de société créatrice de logiciel, plus long dans le temps, pourrait les aider à se développer.

Une formation "Entreprendre dans le logiciel"

Bien que je ne sois pas d'accord avec l'analyse proposée en introduction de cette mesure, elle est ma préférée. Nous observons en effet un manque de compétences sur le marché du logiciel chez les marketeurs et vendeurs formés en France. Il est aussi judicieux de former les techniciens au "business". "Le profil des fondateurs est souvent au cœur du proble?me. Plus cre?ateurs et techniciens que tourne?s vers le marche?, ces entrepreneurs ne sont pas force?ment arme?s pour appre?hender correctement l’ensemble des ressorts du de?veloppement d’une entreprise. Leur re?ticence fre?quente a? ouvrir le capital de l’entreprise ou a? partager sa gouvernance accentue la tendance."

Ben Horowitz, ancien de Netscape et co-fondateur du fond Andreesen-Horowitz, a écrit l'article suivant qui montre comment les grandes entreprises de technologies sont mieux dirigées par leur fondateur initial, très orienté produit et technologie : http://bhorowitz.com/2010/04/28/why-we-prefer-founding-ceos/

Il faut bien sûr former les créateurs de produits à mieux comprendre les rouages du marché du logiciel afin de faire des sociétés qui non seulement sont tournées sur leurs produits mais aussi vers la commercialisation de ces produits. Pour autant, en France, on a tendance à ne pas valoriser assez la compréhension technologique et produit et les investisseurs sont très souvent demandeurs de co-fondateurs très orientés "business" et moins "produit". Il est utile de rappeler que, par exemple, Mark Zuckerberg (mais aussi Bill Gates, Steve Jobs, etc..) est orienté technologie et produit et qu'il a encore le contrôle à 57% des droits de vote de Facebook. Aujourd'hui, au vu de la perception des "geeks" en France, ceci serait quasi impossible.
En ce qui concerne l'ouverture du capital, il est à noter que justement, étant donné les conditions de financement en France, ouverture du capital rime très souvent avec perte quasi-complète de contrôle. Chez XWiki SAS, nous pensons que le développement par le capital risque n'est pas la seule façon de réussir dans le marché du logiciel. J'explique ceci un peu plus en détails dans notre choix de rester indépendant : http://www.xwiki.com/xwiki/bin/view/BlogFr/XWikiIndependance

A noter que le rapport du Syntec Numérique n'adresse pas une difficulté importante du marché du logiciel en France. En l'occurrence le manque de groupes importants pouvant racheter les startups innovantes, en particulier financées et ayant besoin d'une "exit" pour que les investisseurs y trouvent leur compte. Aujourd'hui on voit peu d'acteurs aussi bien logiciel que Web capables de consolider les startups. Si Dassault Système, récemment, se trouve actif sur le marché entreprise avec Exalead et Netvibes, ceci reste isolé et bon nombre de startups financées par des VCs français se tournent vers le marché américain entre autres pour obtenir une visibilité permettant un "exit" vers un groupe technologique américain.

Ce point pourrait être adressé de plusieurs façons :

  • favoriser les entreprises qui ont des modèles alternatifs, Open Source en particulier, augmentant leur indépendance et leur capacité à se développer par elles-mêmes. Ceci peut être fait par OSEO et la BDPME. Il faut pour cela ne pas avoir un seul modèle de financement calqué sur le modèle de la Silicon Valley.
  • favoriser l'éclosion d'acteurs français indépendants. Le FSI est un dispositif qui peut le permettre en investissant dans les entreprises dont la trajectoire peut permettre de devenir un acteur important indépendant. Ceci est extrêmement complexe évidement car les moyens financiers des groupes américains étant particulièrement importants, ils pourront faire des offres très attractives aussi bien aux fondateurs qu'aux investisseurs et entreprises concernées.

Par ailleurs le Small Business Act est toujours un point important. Les acteurs logiciels français donc beaucoup sont de petite taille pourraient bénéficier fortement de mesures leur réservant une part des marchés publics et des marchés des grandes entreprises.

Le livre blanc peut être téléchargé ici.

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